Bilan Intermédiaire du CO -ENSEIGNEMENT

Bilan intermédiaire du CO ENSEIGNEMENT dans notre école élémentaire LA RESIDENCE fin janvier 2018


Bilan intermédiaire du Co-Enseignement

Fin janvier 2018


Le Co-Enseignement a été mis en place dès le mois de septembre dans toutes les classes de l’école élémentaire du groupe scolaire LA RESIDENCE.

Les enseignants de langue française, sur leurs temps libérés par l’Arabe ou l’Anglais, vont en surnuméraire dans une autre classe.

Trois possibilités :

  • Co-Enseignement avec un professeur d’arabe

  • Co-Enseignement avec un professeur d’anglais

  • Co-Enseignement avec un autre enseignant de langue française.

1.   Qu’est ce que le co-enseignement ?

Il s’agit d’intervenir au sein d’une même classe à deux enseignants.

Il s’agit de tout mutualiser qu’il s’agisse des élèves, des moyens, des locaux, du matériel.

Co-enseigner signifie que deux adultes ayant une mission d’enseignement interviennent dans un même espace, un même temps, en direction des mêmes élèves.

2.   Quels sont les intérêts ?

Ils sont multiples.

Tout d’abord le co-enseignement permet d’individualiser et différencier les apprentissages beaucoup plus efficacement.

Deuxième avantage certain: l’implication des élèves. Chacun trouve dans cette pratique une reconnaissance de sa personne, de son niveau d’apprentissage, se sent valoriser et aider.

Lors de moments de décrochage on peut rebondir plus vite auprès d’un élève, réexpliquer, conseiller au niveau méthodologique. L’élève prend plus de plaisir en classe par la variété des formes de travail proposées.(petit groupe/grand groupe, en binôme, en équipe, dans tout l’espace , dans un coin de la classe)

Enfin il y a une qualité d’interaction individualisée qu’il y a trop peu dans nos classes lorsque nous sommes seuls face à nos 25-30 élèves.

Autre avantage: l’enrichissement des pratiques. Tout enseignant vous le dira personne n’enseigne de la même manière. Nous avons tous une expérience (personnelle ou professionnelle) différente, nous avons des personnalités différentes. Lors des préparations ce n’est pas un mais deux cerveaux qui bouillonnent ensemble.

Le travail est ainsi mieux planifié, mieux exécuté mais aussi mieux évalué.

Le fait d’être à deux permet également de mieux observer nos élèves. Quand nous sommes seuls nous passons malheureusement  à coté de beaucoup de choses qu’il s’agisse de détection de problèmes de comportement, de problèmes de vue ou d’ouïe mais aussi de bonne compréhension des consignes. A deux on peut prendre du recul, s’attarder plus longuement sur un élève, faire une analyse fine d’éventuels problèmes de graphisme, de tenue de l’outil scriptural par exemple.

3.   Quelles en sont les limites ou les difficultés ?

Il en existe aussi. Tout d’abord il faut

  • rompre avec l’éternel modèle de personnification: « Ma classe, mes élèves, mon local »

  • accepter également d’être observé et ne peut pas être gêné par le regard d’un autre professionnel de l’éducation sur notre pratique

  • travail de préparation commun d’où un temps passé au sein de l’école plus long

  • avoir une vision compatible de la manière d’enseigner

  • faire confiance et faire preuve de connivence

  • Savoir ou l’on va et avoir bâti ensemble des progressions et des programmations annuelles.

  • Adapter son espace, des « rangs d’oignons » sont rédhibitoires pour ce genre de pratique, il faudra opter pour des pôles dans la classe avec des coins spécifiques (lecture, informatique, manipulation, jeux) L’idéal serait d’ailleurs que dans le cas de deux classes côte à côte la porte soit toujours ouverte (voir élargie), que dans l’une des deux classes la disposition soit orientée sur des groupements de tables et que dans l’autre des coins chaleureux soient aménagés.

4) Quels sont nos objectifs pour ce co-enseignement :

- Prise en charge de la difficulté scolaire et lutte contre l’échec scolaire

- Améliorer les résultats

- Diversifier les pratiques

- Renforcer le travail en équipe.


5) BILAN INTERMEDIAIRE DES ENSEIGNANTS de CYCLE 2 lors du CONSEIL DE CYCLE 2 du lundi 22 janvier 2018

  1. Ces objectifs vous semblent-ils atteints ? Totalement, partiellement, pas du tout ? Pourquoi ?

Pour certains binômes, les objectifs ont été atteints partiellement. Car à voir sur le long terme. Ils sont en cours de réalisation. Certains binômes regrettent le nombre d’élèves trop élevés dans les classes. Manque de temps.

Pour d’autres binômes, les objectifs ont été atteints totalement car cela aura permis d’améliorer les résultats. En CP, les élèves ne sont pas encore lecteurs mais on note une nette amélioration de leur niveau de lecture. Réalisation plus aisée des ateliers.

Le co-enseignement aura permis de diversifier les pratiques et l’échange entre les enseignants concernant les méthodes de travail. Travail en équipe renforcé.

« Le co-enseignement m’a permis de multiplier les méthodes de travail. On peut appliquer une méthode qui nous semble efficace chez le ou la collègue. »

  1. Quels sont les points forts de ce co-enseignement sur les ACQUIS des ELEVES, sur les PRATIQUES des ENSEIGNANTS ?

Approche différente, reformulation. Méthodologie nouvelle. Disponibilité. Les élèves, stimulés, plus à l’écoute, motivés et curieux. Meilleure gestion de la classe surtout les élèves en difficulté qui peuvent progresser à leur rythme. Echanges de pratiques et de méthodes entre les enseignants.

Permet le travail en petits groupes. Prise en charge quasi-individuelle. Permet à un enseignant de se focaliser soit sur les enfants en difficulté, soit sur les autres.

« Un élève en difficulté est pris en charge par une autre personne, ce qui permet de voir les choses autrement et parfois, il y a un déclic et l’élève comprend mieux. De plus, on diversifie les pratiques. »

« Avoir une personne autre que l’enseignante habituelle attire l’attention des élèves et le courant passe parfois mieux avec une autre personne. »

Echanges de méthodes, entraide, cours plus vivants et plus animés. Diversité dans les pratiques pédagogiques. Amélioration des pratiques des enseignants. (surtout les nouvelles recrues).

Plus de disponibilité par rapport aux élèves à besoins éducatifs particuliers.

« En tant que nouvelle, je profite de l’expérience des anciennes


  1. Quelles sont les limites ou les difficultés rencontrées dans la mise en place de ce Co-Enseignement ? Que faudrait-il améliorer ?

« On n’a pas trouvé de difficulté, surtout que le binôme s’entend très bien et gère les enfants. »

Difficultés par rapport au volume horaire réduit pour le co-enseignement (plusieurs notions à travailler). On travaille toujours en Atelier Lecture. On travaille toujours la même discipline selon l’emploi du temps de la collègue.

Temps insuffisant.

Envisager un temps de concertation spécifique dans les 108 heures.

 Contrainte de temps : certains binômes disent que les enseignants ont d’autres taches à effectuer : photocopies à faire, correction des cahiers, préparation de la classe et affichages.

Le Directeur rappelle que ces taches doivent se dérouler hors temps scolaire et ne sont pas à comptabiliser sur le temps de co-enseignement. Chaque enseignant devant assurer 25h DEVANT ELEVES.


6) BILAN INTERMEDIAIRE DES ENSEIGNANTS de CYCLE 3 lors du CONSEIL DE CYCLE 3 du jeudi 25 janvier 2018

  1. Ces objectifs vous semblent-ils atteints ? Totalement, partiellement, pas du tout ? Pourquoi ?

Objectifs atteints partiellement pour l’amélioration des résultats mais atteints totalement pour la diversification du travail en équipe et le renforcement des méthodes de travail. L’idée de partage entre enseignants est appréciée.

Les élèves bénéficient de plus d’aide mais les difficultés de certains élèves persistent tout de même..

Difficultés de mise en route, d’absence ou de projets prioritaires qui ont gêné le dispositif à certains moments.

  1. Quels sont les points forts de ce co-enseignement sur les ACQUIS des ELEVES, sur les PRATIQUES des ENSEIGNANTS ?

Faciliter le travail en groupe des élèves. Une bonne gestion de classe. Renforcer le bilinguisme. Les enfants ont pris conscience que les deux langues ont leur importance et que l’une renforce l’autre. Les élèves gagnent en flexibilité : passer d’une langue à l’autre. Ils ont intégré le fait qu’il n’y a pas de ruptures entre les deux langues.

Meilleure concentration des élèves du fait de la présence de deux adultes. Amélioration du comportement des élèves aussi bien en arabe qu’en français.

Amélioration de la pratique orale et de la production écrite.

Diversifier les pratiques pédagogiques. S’entraider entre enseignants. Echanges entre les enseignants sur la pratique. Points de vue différents sur les obstacles que rencontrent certains élèves. Cela a contribué à une forte motivation.

  1. Quelles sont les limites ou les difficultés rencontrées dans la mise en place de ce Co-Enseignement ? Que faudrait-il améliorer ?

Recherche de supports adéquats.

Passage du français vers l’arabe : les enseignants français ne comprennent pas beaucoup.

Effectifs trop importants dans les classes.


7) BILAN GENERAL

Ce nouveau dispositif mis en place à la rentrée a demandé un temps d’appropriation. Mais les premiers résultats sont positifs. Tous les enseignants sont entrés dans ce processus. Ce premier semestre est très encourageant. Et à partir des difficultés que nous avons rencontrées, les enseignants sauront améliorer leurs pratiques au quotidien dans le co-enseignement.

Effets constatés :


Sur les acquis des élèves :

- Les élèves s’impliquent davantage sur cette heure-là. Ils osent poser des questions et se sentent plus écoutés. Ils font preuve de motivation, se sentent suivis et travaillent plus vite et plus efficacement.

- Ce temps de travail plus personnalisé permet aux élèves en difficulté de progresser sans pénaliser pour autant les élèves plus à l’aise qui peuvent alors travailler sur des tâches plus complexes.

- Des relations de confiance qui s’instaurent avec les élèves, une bienveillance réciproque.


Sur les pratiques des enseignants :

- Des échanges de pratiques très enrichissants, le regard extérieur du collègue permet des remises en question et peut apporter un regard différent sur l’élève.

- Les relations professionnelles sont renforcées dès lors que la coopération et l’entente entre les 2 collègues sont bien installées.

- Relations de confiance entre pairs


Sur l'école / l'établissement :

- Une plus grande cohésion des équipes transdisciplinaires et sentiment d’isolement rompu.


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